"Le travail de Laura Lamiel s'inscrit dans une généalogie artistique passant aussi bien par les sources de l’art construit que par les recherches menées au nom de l'orthodoxie minimaliste. Cependant, les structures qu'elle imagine pratiquent à tout moment une sorte de dérive stylistique, Un chariot métallique posé à proximité d'un diptyque, une fourrure synthétique empruntée à un volant de voiture entourant une pile de volumes émaillés de moyen format, quelques rouleaux de moquette ayant connu le caniveau disposés à l’horizontale sur une tôle : autant de signes qui, au nom d'un principe de contagion, entendent déjouer la loi des genres et, en tout premier lieu, le purisme qui s'attache à la géométrie.

Non pas que Laura Lamiel se défende de composer, elle ne refuse rien mais relativise tout. L'essentiel dans son travail est pensé, cependant la place est gardée pour 1'imprévu... Il s'agit moins pour elle d'inventer des Modèles que de rappeler la coappartenance des éléments du monde et d'englober le spectateur dans une variation sans limite dont l'œuvre reste la silencieuse ouverture !