LE FILM 100 TÊTES

Scénario original

Copyright Hervé Nisic, Jann Matlock

 

9.séquence La figure expression

 

3.2. Francesco Laurana Buste de femme

Un visage de la beauté idéale

9.5 Michel Ange femme vue de face

voix off

"Le visage est un supplice" dit Diderot.

"C’est une toile qui s’agite, se meut, se détend selon la multitude des alternatives de ce souffle mobile qu’on appelle l’âme."

Supplice aussi pour Artaud qui dit "le visage humain n’a pas encore trouvé sa face ".

Faut-il trouver refuge dans la vacuité ?

Ou plutôt figurer l’irreprésentable, défigurer l’horreur pour ne pas oublier que si l’art est une transfiguration, il a des conséquences politiques.

9.3 Grünewald tête à expression

      1. Raphaël
      2. Puvis de Chavannes tête de femme
      3. Odilon Redon tête colonne
      4. Picasso tête femme criant
      5. acéphale de Bataille Masson
      6. *Alonso Berruguete corps sans tête

elle dit

Bataille a voulu représenter cette transformation des valeurs et le fait qu'il s'agit de trouver d'autres valeurs, qui ne seraient pas de l'ordre de la conscience et du pouvoir,… du pouvoir social, en représentant un homme qui n'a plus sa tête, donc c'est l'Acéphale, embrasé par ses désirs, par ses passions, et qui serait donc le nouvel homme tel que Nietzsche le souhaitait.

 

8.8. Degas "femme sans tête

8.3. *Auguste Rodin "L'homme qui marche",

traveling cartes postales Saint Denis

Max Ernst la femme 100 têtes

Si la tête est aussi le symbole de l'interdit, au sens de la conscience, au sens de ce qui refoule les passions, est-ce que la liberté consiste à se dégager de cet interdit ? si c'est le cas, est-ce que cela ne veut pas dire que tout est possible, y compris la mort, y compris la tuerie, y compris le carnage,

nous sommes devant deux extrêmes, soit c'est le carnage partout, soit c'est pas de carnage, tout est aseptisé, prenez un cachet messieurs, dames, calmez-vous, c'est donc ni l'un, ni l'autre, c'est par la transfiguration que nous résistons à la fois à la violence qui coupe les têtes, qui égorge les gens en Algérie ou au Rwanda, et qui par ailleurs refoule, et nous transforme en zombie médicalisés.

 

    1. Anne Louis Girodet Le Caire
    2. Nuit photo journal guerre caniveau

8.6. Algérie Image d’une pièce en désordre,

Image d’une pièce en désordre,

Un lit, des murs maculés de sang.

JULIA KRISTEVA :

Il y a un très beau poème de Mallarmé qui est sur Saint Jean

 

et la tête surgit solitaire vigie dans les vols triomphaux de cette faux comme rupture franche parfois refoule, ou tranche les anciens désaccords avec le corps. Et bien, il s'agit donc pas de couper la tête, il s'agit de reconnaître les anciens désaccords avec le corps, parfois on les refoule, parfois on les tranche, mais cette rupture franche, est l'indice de cette connaissance d'un corps irréconcilié. (sonnette)

voix off

Coupez !

 

Générique de Fin

JULIA KRISTEVA off

ah! vous avez constitué des signes à partir de la mort, eh bien ces signes ne sont pas que des signes coupables, ces signes peuvent retrouver une légèreté, une splendeur, vous pouvez à partir de votre être de meurtrier, d'assassin que vous êtes, redevenir des êtres joyeux, et là aussi, vous n'avez qu'une seule voie, c'est la représentation, mais travaillez la cette représentation, rendez la plus subtile, c'est la seule voie, c'est la voie de la sublimation.

 

 

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