La situation :

 

 

MARYFLO est une entreprise de confection textile installée à Kervignac, près de Lorient depuis 1992. Les 110 salariés de cette société ne se remettront jamais complètement d'avoir fait la une de l'actualité sociale pendant plusieurs semaines.

La cause de la grève qui a amené les projecteurs dans ce petit coin de Bretagne n'est pas banale : 80 ouvrières ont cessé le travail en janvier 1997, pour qu'on leur accorde " le droit au respect ".

Hervé NISIC est allé voir, sur les lieux, près de 9 mois plus tard, ce que ce conflit entre les salariées d'une usine et ses dirigeants avait laissé comme traces dans les esprits et dans les vies de ces femmes, blessées dans leur dignité par un directeur technique peu scrupuleux.

Historique :

- En juin 1996, la Présidente de Maryflo nomme un directeur technique pour tenter de relancer son entreprise en améliorant les rendements des ouvrières. Si la mission n'est pas facile, elle ne peut pourtant pas excuser le comportement inadapté de ce cadre qui a très vite commencé à malmener le personnel, à priori de bonne volonté face aux nouvelles nécéssités de production.

A force de subir les injures et les humiliations publiques de l'individu, certaines se sont interrogées sur le " Droit au respect " qu'elles pensaient pouvoir réclamer. Harcèlement, provocations et menaces durent pourtant pendant plusieurs mois de 6 mois avant qu'un syndicat ne soit créé (la CFDT) et que la grève ne soit décidée, en Janvier 1997. 2

- 80 salariées quittent donc leur poste de travail en espérant être entendues, tant elles ne peuvent plus supporter les sarcasmes qu'on leur impose sous prétexte de respecter le chronomètre. La cadence, devenue infernale, est encore moins pénible que l'ambiance qui règne dans les ateliers où certaines voient leurs collègues fléchir sous le poids des injures. Ces novices des revendications sociales sortent donc de l'usine pour crier leur révolte et tenter de déstabiliser la direction de l'entreprise qui feint d'ignorer les agissements du contremaître.

- Après plusieurs semaines de grève, l'affaire est portée devant le tribunal de commerce qui décide finalement du licenciement du personnage en question. Un administrateur judiciaire est nommé, il reprend la direction des opérations. - En Juillet 1997, un plan social concernant 50 des salariées de l'usine est mis en place... la déception est considérable pour toutes ces femmes qui croyaient encore en leur avenir chez Maryflo. Certaines travaillent encore, d'autres ont été mises en prè-retraite et plusieurs sont en formation pour envisager un reclassement. Des actions judiciaires sont encore en cours actuellement.

- En Novembre, l'administrateur judiciaire décidera de la suite donnée à cette affaire, l'avenir de Maryflo est entre ses mains.

La caméra d'Hervé NISIC est allée à la rencontre de ces femmes, a filmé ces visages qui expriment le désarroi, plusieurs mois après les faits. Leurs mots expriment encore le malaise de ces longs mois, avant que ne soient formulées leurs attentes pour demain. La bataille fut difficile, longue et angoissante, le résultat n'est pas très encourageant pour l'avenir de l'entreprise mais elles sont fièressoulagées du caractère d'exemplarité que revêt aujourd'hui leur action : Se battre pour travailler dans des conditions acceptables...en France en 1997.

 

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