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LA SITUATION À SARAJEVO EN 1995

La population civile de la ville est assiégée. La 4ème année du siège commence.

Ecoeurés par le double langage qu'on utilise envers eux, les habitants de Sarajevo n'ont plus que le silence pour s'exprimer.

La plus grande puissance militaire rassemblée depuis l'aube des temps (L'OTAN), est tenue en échec par une bande de chefs de guerre locaux qui pillent, violent, détruisent, déplacent les populations. L'esprit démocratique est la cible de ces nationalistes étroits et sans scrupules.

Le camouflet qu'ils infligent à nos démocraties frileuses laisse sans voix la population civile de Sarajevo qui se considère désormais comme un bouclier humain servant à protéger la vie des soldats de la Forrponu censés la protéger. Après tant de lâcheté et d'humiliation pouvons nous encore seulement regarder les habitants de Sarajevo en face ? Pouvons nous affronter le regard et le silence de ceux qui nous ont attendus en vain, confiants en notre force et notre solidarité.

Qui est faible ? La démocratie a perdu sa clarté. Devenue l'alliée objective des barbares cyniques qui agressent une population civile exemplaire. La démocratie se déconsidère. Au nom de la survie de son bien-être, la démocratie a perdu sa force morale à n'engager que des batailles sans risques. C'était le début de la 4ème année du siège de la ville de Sarajevo.

Préoccupée du sort de ses propres soldats pris au piège absurde dans lequel son manque de clairvoyance et de courage les ont jetés, la communauté internationale montre de plus en plus clairement sa volonté de se désengager quel qu'en soit le prix pour les Bosniaques.

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