Suivant quelques étapes de la genèse de cette performance, la
caméra cyclope va essayer de ne pas se laisser aveugler par la
présence des ordinateurs et de la technicité qu'elle implique,
pour rester au plus près des poètes et des univers qu'ils vont
confier à la machine.
Sans complaisance, le film se propose d'apporter sa propre contribution
poétique à l'élucidation de cette question futile :
Pourquoi l'homme créateur de la machine est-il en train de la
guider vers ce qui semblait hors de sa portée jusque là, risquant
comme le craignait Philip K. Dick, d'être un jour placé devant
l'impossibilité de distinguer l'homme de la machine ?
Philip K. Dick avait un test pour les distinguer. Nous ne le dévoilerons
pas par avance, mais nous ne manquerons pas de l'utiliser en hommage
à ses prémonitions.
On se rend compte qu'on ne pourra pas échapper à l'expérimentation
ultime, c'est à dire de demander au générateur de textes d'écrire
une partie du commentaire du film.
Alexandre Dumas n'avait-il pas un "nègre" qui avait finalement
acquis devant les tribunaux le droit de faire figurer son nom
sur les ouvrages du maître auxquels il avait collaboré ?
Pour notre part nous prenons le risque de nous voir poursuivre
par un ordinateur et d'explorer concrètement la question du droit
de la machine auteur...
répliquant : nom donné par Philip K. Dick aux automates à apparence
humaine si perfectionnés qu'il devient impossible de les distinguer
des êtres humains, dans son roman "Blade Runner"(Est-ce que les
androïdes rêvent de moutons électriques ?")